Les associations Calliope et Conteurs en compagnie ont uni leurs forces pour proposer une nouvelle saison 2022-2023 dédiée aux arts du récit dans ce café-théâtre parisien.
« Ensemble, on va plus loin et plus longtemps. » Comme l’a rappelé Isabelle Genlis, conteuse et l’une des quatre fondatrices de l’association Calliope – avec Isabelle Sauvage, Cécile Cayla Boucharel et Laure Cluzeau – en introduction de la soirée de rentrée organisée au Rigoletto (Paris 19e), mardi 20 septembre, l’union fait la force. Voilà pourquoi Calliope a décidé de s’associer à Conteurs en compagnie pour permettre à la programmation consacrée aux arts de la parole de continuer d’investir une fois par mois la petite salle en sous-sol de ce café-théâtre sis au 337, rue de Belleville. La conteuse Lynn Vivier-Foucart, qui gérait cette programmation de qualité depuis 2015, accompagnée de Gérard Probst, avait, en effet, annoncé fin avril son intention d’arrêter cette activité après les derniers spectacles de la saison en juin. En lui proposant de collaborer, Calliope est arrivée à point nommé pour lui permettre de continuer, notamment en prenant en charge une partie de l’organisation (programmation et communication, entre autres) de ces rendez-vous mensuels au Rigoletto.
Une excellente nouvelle pour les arts de l’oralité car cette union contribue à maintenir une offre fournie de spectacles de contes et de scènes ouvertes à Paris et dans sa proche banlieue. Et ce, dans un cadre non institutionnel, à travers un réseau de lieux ancrés dans la vie quotidienne de leurs quartiers, comme Le Petit Ney (Paris 18e) avec le collectif Contes à croquer ; Au Soleil de la Butte (Paris 18e) avec le collectif Histoires & Cie ; la BAM !, bibliothèque associative de Malakoff (Hauts-de-Seine) avec l’association MouveLOReille ; Le Litt’Oral, centre de documentation dédié à la littérature orale, géré par Calliope dans le 17e. Il n’est pas inutile de souligner une fois encore le travail considérable fourni par tous ces collectifs et associations pour assurer la diffusion de la littérature orale dans la capitale. Et n’oublions pas non plus que de telles initiatives existent dans beaucoup d’autres régions françaises, à l’échelle de grandes villes de province ou de plus petites localités.
Pour en revenir à la soirée d’ouverture de saison au Rigoletto, mardi 20 septembre, cette rentrée s’est donc faite sous le signe de l’amitié, de l’union et du partage. Avec, dans la salle, la famille du conte réunie pour l’occasion au grand complet, et, sur scène, quatre conteurs et conteuses, Isabelle Genlis, Lynn Vivier-Foucart, Patrick Garcia et Ralph Nataf qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire partager, avec un plaisir évident, des récits en tous genres. Il y fut question de transmission orale, du sens de la fête, de la famille, de l’entraide (mais aussi parfois de la jalousie) entre amis, etc. Cet ami qui, pour reprendre la définition donnée par Ralph Nataf en début de soirée, est « quelqu’un qui nous connaît bien et qui nous aime quand même ». Avec, en prime, un accompagnement musical assuré par la partie masculine du quatuor, à la cornemuse pour Patrick Garcia et à la flûte traversière pour Ralph Nataf. Un florilège de contes qui s’est terminé en beauté par une chanson à reprendre aux refrains entonnés avec entrain par le public : l’histoire d’un âne à habiller (que, pour l’anecdote, Ralph Nataf a dit tenir de la conteuse bretonne Fabienne Morel).
