N°66 – do ré mi ! refrains d’enfance

 

| Éditorial

La chanson et le conte font partie de l’oralité, tous deux s’inscrivent dans le patrimoine oral. Ce patrimoine n’est pas une poussiéreuse et nationaliste collection de survivances dans lesquelles on est sommé de se reconnaître, c’est une présence vivifiante qui constitue notre ADN culturel, une incitation à la curiosité qui nous rend reconnaissable tout en nous ouvrant au monde.

À une époque de rupture généralisée de liens non seulement entre les classes sociales, les cultures, les religions et les générations, mais aussi avec la nature, la justice, les élites et la société, etc., la chanson, qu’elle soit amusante, touchante, poétique ou incompréhensible et farfelue, demeure pleinement fédératrice et constructive. Tout comme le conte, elle participe à réenchanter un monde qui en a bien besoin.

Cette chanson traditionnelle n’a bien sûr rien à voir avec la chanson-produit « pour enfants » sans âme ni profondeur, toute commerciale et bien formatée, que diffusent à longueur de temps certaines radios s’adressant en fait moins à des enfants qu’à de potentiels petits consommateurs. Elle invite à la joie, au rêve, à l’évasion et au bonheur partagé. Elle est un bien commun qui se moque des droits d’auteurs et des lancements médiatiques en fanfare. Elle n’a pas besoin de ça pour exister ni pour durer dans le temps et dans les cœurs.

On retrouve ici la belle universalité des récits collectifs dont on peut parfois suivre les pérégrinations. Sur les mythes se sont greffés mille et un récits qui se sont diffusés, puis enracinés en d’autres contrées où ils se sont fixés en écotypes et transmis à nouveau. Ce qui permet aujourd’hui de dessiner une véritable « écologie des contes » pour reprendre le titre de l’article de Jean–Loïc Le Quellec dans la partie magazine, où vous découvrirez aussi les « envoûtantes complaintes » de Michel Faubert, nées d’un univers sombre, mystérieux et étrangement beau.

Nous tenons à remercier très chaleureusement Chantal Grimm qui a dirigé ce dossier tout empreint d’airs intemporels qui n’ont pas fini de flotter dans la mémoire de tous.

Alors, en avant la musique, place à la chanson traditionnelle… et à la lecture !

Lionnette Arnodin et toute la rédaction.


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| Quelques pages de la revue

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